Thierry Courtadon va se faire voir !

Pyramides d'Egypte, châteaux, cathédrales...les tailleurs de pierre ont laissé leur empreinte au plus profond du patrimoine de l'humanité. Marquant l'alliance entre la pierre et la main de l'homme, ils continuent de fasciner et d'inviter au respect.

Héritier de cette longue tradition, le sculpteur Thierry Courtadon s'est engagé dans la voie de ses pairs et surtout de son père au sein de l'Atelier Courtadon à Volvic. Artiste ou artisan ? À bien regarder son travail on s'interroge et on a envie de répondre : les deux...

À l'image du Conseil général du Puy-de-Dôme où sont exposées 40 de ses oeuvres.

Thierry Courtadon « sculpteur » ? Il répond « artisan » et on a aussitôt envie de le contredire.

Sa maîtrise de la pierre est remarquable. Dans ses mains, elle se discipline, devient monumentale, dentelle ou calligraphie. Elle se joue de celui qui l'approche. On la pousse ? Elle s'éloigne. Fait mine de fléchir et s'assouplie, élastique comme jamais on n'aurait pu l'imaginer.Derrière la magie, un savoir-faire resté longtemps méconnu du grand public.

Seuls quelques privilégiés, les amis, la famille, les collaborateurs, le «clan» comme il dit, avaient l'opportunité d'être au contact du travail du maître et de ses oeuvres. Des pièces uniques exportées à travers le monde.

Réalisées sur commande (la manufacture Michelin compte parmi ses clients au même titre que le chef 2 étoiles Serge Vieira) ou achetées directement à l'artiste depuis l'Asie, le Moyen-Orient, les USA, l'Australie.

Le talent voyage et, si nul n'est prophète en son pays, le Département se devait d'apporter sa reconnaissance à l'un de ses créateurs les plus brillants. Après l'installation l'été dernier au pied du puy de Dôme d'une sculpture commandée à l'artiste (un puy de Dôme en pierre de Volvic avec le nom de l'ensemble des 470 communes du département), le Conseil général souhaitait offrir un véritable espace d'expression à Thierry Courtadon, ambassadeur de la candidature de la Chaîne des Puys-faille de Limagne au patrimoine mondial de l'UNESCO.

Au coeur de l'Hôtel du Département, la mise en scène épurée de son exposition (la première de cette ampleur à Clermont-Ferrand) laisse la part belle à la nature, au « vrai ».

La salle est volontairement assombrie pour mettre en valeur les oeuvres éclairées par le sol.

Le tout forme un massif de pierres. Au centre de ce massif froid et minéral, trône un bouleau. Arbre de la connaissance (son bois est utilisé pour la fabrication du papier), point d'entrée aux 3 espaces « made in lave » qui composent l'exposition avec des oeuvres inspirées des éléments : l'eau, le feu, le vent. De la pierre et du verre, de la pierre et du métal et toujours le défi de faire cohabiter des matières antagonistes pour toujours plus de finesse, de transparence.

Pour réaliser l'ensemble, il aura fallu près de 250 cubes sculptés, chaque oeuvre pesant aux environs de 500 kg par m2. L'aboutissement d'un an de travail, mais toujours plus de 2000 dessins en attente dans les carnets de l'artiste...

Au commencement était la pierre. Au commencement, était la main de l'homme...

Exposition fermée les jours fériés : 25 décembre et 1er janvier.